Les risques du pari de la rente et les mythes de la «diversification productive»

De Vaca Muerta à la Ceinture pétrolifère de l’Orénoque

Par Emiliano Terán Mantovani / CADTM

Dans les années 1920, le Venezuela pétrolier est né, devenant très vite le premier exportateur de pétrole brut au monde. Cette entrée rapide et éblouissante dans la “modernité » n’a pas empêché une partie de l’intelligentsia vénézuélienne de se préoccuper très tôt du caractère parasitaire d’une économie de rente et, par conséquent, de la nécessité d’abandonner ce modèle et de concentrer les efforts sur la mise en place d’une économie productive.

En 1936, l’éminent intellectuel et homme politique qu’était Arturo Uslar Pietri (†) proposait de « semer du pétrole », afin d’éviter qu’il ne devienne une « malédiction ». Il voulait dire par là profiter de la richesse soudaine et transitoire issue des revenus pétroliers pour créer une base productive qui nous permettrait d’atteindre vraiment notre indépendance. L’expression « semer le pétrole » est devenue le slogan de tous les dirigeants du pays depuis lors jusqu’à aujourd’hui, y compris de la Révolution bolivarienne menée par le président Hugo Chávez.

Il semblait clair qu’avec de tels niveaux de « richesse » dans le pays, atteindre la promesse du développement ne serait qu’une question de temps. L’industrialisation, l’indépendance économique, la transformation du Venezuela en « première puissance latino-américaine », selon le dictateur Marcos Pérez Jiménez ; le « Grand Venezuela », de Carlos Andrés Pérez I ; pour parvenir au Venezuela révolutionnaire « Puissance énergétique mondiale » de Chavez, qui surgirait des pétroles extra lourds de la Ceinture pétrolifère de l’Orénoque. En fin de compte, ce ne furent que des promesses non tenues, non seulement parce que le pétrole n’a pas pu être semé, mais aussi parce que ce château de cartes construit historiquement autour du modèle de la rente pétrolière s’est à nouveau effondré -déjà dans la crise des années 1980, qui précédait le Caracazo- et aussi, de nos jours, laissant les Vénézuéliens dans une sorte de vide, une crise extraordinaire, sans précédent dans l’histoire de l’Amérique latine.

Le bon sens dirait : « C’est que le pétrole n’a pas vraiment été semé ! » le problème fondamental serait donc d’obtenir de meilleurs gestionnaires et administrateurs de ces revenus. Mais cette idée évite d’aborder les dimensions économiques, sociologiques et politiques complexes du phénomène et de mettre en discussion les limites mêmes du modèle de rente et du projet de « croissance et de développement » qu’il permettrait d’impulser.

 

Avec l’apparition et le développement du mégaprojet de « Vaca Muerta » [1] en Patagonie du Nord, en Argentine, qui concerne l’exploitation du pétrole de schiste, du gaz de schiste et du gaz de réservoir étanche, ce débat/dilemme se repose pour la énième fois en Amérique latine. Une fois de plus, cette initiative est porteuse de grandes promesses – la deuxième plus grande réserve de gaz de schiste au monde et avec plus de pétrole non conventionnel que le Venezuela ! – et il est annoncé qu’elle permettra de développer une chaîne productive qui s’étendra à toute la région.

Mais luttons contre l’oubli. A la lumière de ce débat, il faut plutôt se demander pourquoi les différents plans proposés dans le passé pour « diversifier la production ” de Neuquén n’ont pas pu se concrétiser, et d’autre part pourquoi la dépendance à l’exploitation pétrolière dans la province a progressivement augmenté (plus de 50% du produit géographique brut provient de ce secteur d’activité), tandis que baissait la production agricole et que le secteur des services se renforçait. Se demander également pourquoi cela commence à se produire à Rio Negro?

Le cas vénézuélien peut être utile pour repenser cette métaphore de « semer du pétrole », objectif que nous considérons comme irréalisable. Ceci, au moins pour trois raisons : a) il est impossible de sortir de la rente avec plus de rente ; b) au lieu de penser la rente pétrolière comme un facteur dynamisant des secteurs productifs, il faudrait la considérer comme un obstacle ; et c) il n’y a pas d’« avenir productif » sur un territoire qui détruit les sources de vie, la productivité des écosystèmes et les spécificités socio-culturelles de la zone.


De l’économie d’enclave aux impossibles « semailles de pétrole »

L’extractivisme pétrolier peut prendre deux formes (qui ne s’excluent pas nécessairement) : la première, est celle de l’économie d’enclave, comprise ici comme celle d’un territoire pensé avant tout comme fournisseur des marchés extérieurs, où les entreprises extractives sont relativement déconnectées des populations locales et dont les revenus sont essentiellement transférés hors du territoire. L’autre, c’est quand, à partir de cette ancrage extractiviste, on se propose un plan de développement, avec une plus grande appropriation de la rente pétrolière et un lien organique plus grand avec la population locale et le territoire.

Dans les économies d’enclave, où la rente pétrolière est moins présente localement, l’économie de rente est très faible. Cela implique que ces formes économiques sont beaucoup plus prédatrices. Elles deviennent, dans une large mesure, des zones de pillage à ciel ouvert (extraction avec peu de contreparties locales). En revanche, dans les formes d’extractivisme plus souverain, la logique de rente est plus déterminante.

Lors de différents débats, il a été dit que Vaca Muerta (VM) constitue une économie d’enclave – qui devrait en tout cas être analysée comme une sorte d’économie d’enclave du XXIe siècle. Même si elle possède certaines caractéristiques de ce type –en effet, 80 % des revenus de Vaca Muerta sortent de la province et du pays, et il reste très peu pour la population locale ; ou encore le notable remodelage territorial d’Añelo avec toutes les sous-traitances qui ont été réalisées – ce n’est pas là-dessus que nous voulons faire porter le débat. La problématique que nous voudrions discuter ici est celle qui propose de faire en sorte que ces territoires cessent d’être une « économie d’enclave » et adoptent un schéma extractiviste plus souverain, qui permette une plus grande institutionnalisation et formalisation du système de rente, sans pour autant remettre en cause les piliers de cette forme d’économie, et les conséquences profondes de celle-ci.

Plusieurs facteurs historiques et structurels doivent être pris en compte dans le débat sur les limites des « semailles du pétrole » et la proposition de « diversification productive » :

a. L’investissement et la circulation de la rente à caractère international (qui provient du marché mondial) sont déterminés par la dynamique de facteurs étrangers aux économies locales. Il faut donc reconnaître que Neuquén, l’ensemble des provinces de la Patagonie du Nord ou le Venezuela, comme centres pétroliers, s’inscrivent dans la logique de la Division Internationale du Travail, ce qui implique que la gestion de la rente vise avant tout à reproduire sa fonction capitaliste dans l’économie nationale (intérêts accumulés des étrangers et des élites locales). Comme l’a reconnu l’éminent économiste vénézuélien Asdrubal Baptista, la relation entre l’origine et la destination du revenu ne peut être dissociée, car elles font partie du même processus.

b. La rente est un excédent capté par des biens non produits (essentiellement par la prise en compte de la propriété foncière). Sa présence, sa circulation massive et son expansion dans une économie donnée, stimule extraordinairement le fait que la recherche du profit économique s’oriente vers sa capture – c’est plus facile que d’initier un investissement qui implique d’assumer dans le temps tout un processus productif et les risques de pertes économiques. L’appropriation de la rente est pratiquement immédiate. C’est pourquoi, dans les systèmes de rente (surtout pétroliers), on assiste à un relâchement et un désintérêt progressif des secteurs productifs, ce qui tend à intensifier la dépendance et la re-primarisation.

c. Cela se produit non seulement au niveau des entreprises et des initiatives productives organisées, mais aussi dans le domaine social (ce que la théorie économique a appelé la maximisation de la rente – rent seeking), et favorise les attentes et la mobilité autour de l’appropriation de la rente. L’évolution de l’utilisation des terres contribue à ce processus d’évolution des pratiques socio-économiques, favorisant notamment le secteur des services et même le commerce informel.

d. Le pétrole, et les hydrocarbures en général, ont historiquement été l’un des négoces les plus rentables, permettant de plus grands processus d’accumulation de capital. Cela signifie que les investissements ont eu tendance à se diriger vers ces secteurs plus rentables, abandonnant ou rejetant d’autres secteurs de nature plus productive. Lorsqu’une flambée des prix internationaux se produit, cette tendance s’accentue de façon incroyable. Sans produire un baril de pétrole ou un mètre cube de gaz de plus, d’énormes excédents extraordinaires peuvent soudainement apparaitre en raison de la hausse brutale des prix des hydrocarbures. Ces différents effets économiques ont été analysés sous le concept de « syndrome hollandais » que l’on appelait autrefois « l’effet Venezuela ».

e. Au fur et à mesure que l’économie se fait de plus en plus rentière, les secteurs productifs ont de moins en moins de capacité à inverser ces tendances, l’économie devient plus vulnérable à la volatilité des prix des hydrocarbures et le marché intérieur devient plus dépendant des importations de produits, un marché qui est artificiellement élargi par la distribution massive de la rente.

f. Le modèle extractiviste pétrolier se caractérise par une très forte concentration des revenus. De plus, dans les « Petro-États » et les structures de pouvoir politique qui se forment autour de ces économies, une relation étroite s’établit entre l’hégémonie politique et la distribution des revenus pétroliers, très évidente dans la forme historique de la politique vénézuélienne, ou dans la tradition politique du Mouvement populaire de Neuquén. La rente est alors utilisée à des fins démagogiques ou pour garantir des victoires électorales. De même, lorsqu’il y a un boom des prix, des promesses hallucinantes de développement sont annoncées, mais lorsque les prix baissent, on reprend le discours sur la nécessité de « développer les secteurs productifs » jusqu’à ce que le prochain boom arrive et qu’il soit abandonné. D’autre part, la très forte concentration des bénéfices développe un schéma de pouvoir très vertical, difficile à affronter, qui crée les conditions pour la formation de puissants réseaux de corruption. Bref, les « semeurs de pétrole » sont souvent inscrits ou encadrés dans ces structures de pouvoir.

La logique extractivisme/économie de rente contribue à sa propre perpétuation, jusqu’à ce que, avec le temps, les ressources de la région s’épuisent et que leur rentabilité diminue relativement. Le projet Vaca Muerta, dans les dimensions envisagées transformerait de fond en comble les économies locales – ce qui rend impossible la coexistence des différents secteurs- et intensifierait leur dépendance et leur vulnérabilité sociale et économique. Et ce n’est pas rien : le pari de la rente, aujourd’hui, est plus risqué que jamais, dans un monde où l’instabilité économique est très forte et les biens communs naturels sont très dégradés et épuisés. Malheureusement, nous allons dans une direction contraire à celle de la souveraineté alimentaire.

Le pari de la rente en ces temps d’énergies extrêmes, au miroir de la Ceinture pétrolière de l’Orénoque

Visiter Añelo (le centre opérationnel de Vaca Muerta, dans la province de Neuquén) pour un Vénézuélien d’aujourd’hui, peut donner quelques frissons. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Caripito, Lagunillas, ou même Maracaibo, au Venezuela. Le frisson de voir comment se répète l’histoire d’une promesse jamais tenue, mais qui a laissé dans les territoires des impacts que personne n’a jamais pu faire disparaître. Ce qui se passe à Añelo s’est passé ces dernières années à San Diego de Cabrutica, dans la Ceinture pétrolière de l’Orénoque. Migrations, marées noires et pénuries d’eau, paysans et pêcheurs abandonnant leurs activités pour travailler avec les foreuses, croissance de l’économie de services et du commerce informel, clôtures et ségrégation spatiale avec prédominance de l’industrie et de ses sociétés de services, inégalités sociales et indifférence face aux impacts de l’industrie, augmentation de la prostitution et de la criminalité, etc. L’histoire se répète, presque 100 ans après le début de l’expérience.

Le président Chávez a conçu le projet du socialisme du XXIe siècle à partir de l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels de la Ceinture pétrolière de l’Orénoque, il a donc fait le pari de la rente, mais maintenant, période d’extractivisme extrême. Il a été annoncé que nous avions les plus grandes réserves pétrolières du monde, que nous avions maintenant les technologies pour les développer, qu’il y aurait une exploitation respectueuse de l’environnement, qu’un investissement de quelques 250 milliards de dollars serait nécessaire et qu’un pôle productif serait créé autour de la Ceinture – cela vous dit quelque chose ?-, que nous atteindrions en 2021 une production de 4 millions de barils par jour, soit 6 millions au niveau national, et que cela ferait de nous, désormais, une « puissance mondiale ».

Peu de choses ont été dites sur le fait qu’il s’agit d’une exploitation très coûteuse – et dont les coûts sont en constante augmentation – et que sa viabilité économique dépend d’un prix international élevé et stable du pétrole brut ; qu’une quantité énorme d’eau est utilisée pour produire un baril de brut (de 3 à 4 barils d’eau) ; que la consommation énergétique est dantesque ; que cela aurait des impacts beaucoup plus importants sur les écosystèmes et les territoires concernés ; et que par conséquent les exigences de ce projet sont donc beaucoup plus grandes. En d’autres termes, à mesure que nous commençons à dépendre davantage de ces pétroles bruts (et ils doivent actuellement représenter 60 % de l’extraction totale du le pays), nous accentuons notre vulnérabilité et notre dépendance vis-à-vis de ce modèle historique.

On ne dit pratiquement rien non plus sur le fait que l’un des facteurs de la crise que vit aujourd’hui le Venezuela est également déterminé par ce pari rentier en ces temps d’énergies extrêmes – et de crise mondiale ! Perdre ce pari coûte très cher.

Penser les alternatives en fonction des limites écologiques et du problème de la distribution

Au-delà des éléments que nous avons choisis pour réfléchir aux limites et à la non viabilité de la rente reposant sur les hydrocarbures, ce qui est d’abord en jeu, ce sont les conditions de vie socio-écologiques des territoires. Des exploitations telles que Vaca Muerta ont et auront des impacts environnementaux considérables, ce qui a amené des pays (comme la France et la Bulgarie) ou des provinces d’autres pays du monde à faire appel au principe de précaution pour interdire ou faire cesser la pratique de la fracturation hydraulique. L’impact sur les sources d’eau des populations locales – par exemple, du fait de l’utilisation de nombreux composants toxiques dans les processus de fracturation- s’ajoute à d’autres impacts qui sont déjà apparus au fil du temps, comme la pollution des terres et des animaux par les fuites, la faible élimination des déchets issus des processus d’extraction, les impacts de la combustion du gaz, les impacts sur la santé des habitants (comme les maladies respiratoires), et surtout, dire « plus de combustibles fossiles » face au très grave problème du changement climatique et à l’engagement pris par l’Argentine dans l’Accord de Paris (2015).

Comme nous l’avons déjà dit, il n’y a pas d’« avenir productif » dans un territoire où les sources de vie, la productivité des écosystèmes et les particularités socioculturelles de la zone sont minées par l’activité extractive.

Que faire ? Le problème est complexe car il y a de multiples facteurs et de nombreux intérêts en jeu, mais vu l’importance des conséquences, il est absolument nécessaire et impératif de chercher des alternatives. L’argument avancé par les autorités, dans toute l’Amérique latine, qu’elles soient de droite, de gauche ou du centre, est que l’utilisation de technologies de pointe permettrait une exploitation propre et un moindre impact environnemental. Cependant, les faits montrent le contraire et les régions qui ont souffert de l’exploitation pétrolière sont aujourd’hui des régions fortement dévastées. Partout dans le monde, les exploitations non conventionnelles entraînent des impacts considérables, à bien des égards irréversibles. En outre, en pleine crise économique mondiale – et dans ce type de guerre commerciale – les entreprises et les gouvernements cherchent à récupérer des taux de profit maximaux, en dérégulant les contrôles environnementaux et en réduisant le coût de l’entretien des écosystèmes.

Sur le plan économique, on met en avant, en quête de légitimité, la nécessité de promouvoir ces entreprises pour capter des devises étrangères, nouvelles et en quantité plus importante afin de stimuler le développement, ou de produire de l’énergie pour le marché intérieur. Néanmoins, dans cette insistance, on évite en général de discuter le fait que ce qui est essentiel, ce n’est pas de capter davantage de revenus mais d’analyser comment sont redistribués les excédents et les richesses déjà existants, à qui, à quels groupes et quelles pratiques ils favorisent, quelles formes économiques et de consommations ils encouragent ou découragent. L’architecture de redistribution des excédents économiques exprime souvent bien la nature du système extractif et des conséquences qu’il entraîne.

Qui le système fiscal argentin favorise-t-il ? Comment changer le système de subventions qui privilégie, lui, le secteur des hydrocarbures ? Quelles utilisations des terres pourraient contribuer à la souveraineté alimentaire au lieu de l’extractivisme exportateur, quel type d’importations pourrait être plus favorable pour une transition comme celle-ci ? Quels gisements conventionnels du pays peuvent être récupérés ? Comment réduire la dépendance aux hydrocarbures au sein de la matrice énergétique argentine et établir des taxes pour permettre des transitions vers les énergies renouvelables avec une plus grande décentralisation ?

Par ailleurs, considérer la rente pétrolière comme un obstacle, c’est aussi penser que sa circulation massive (surtout en période d’essor) a des effets pervers sur les économies locales, comme déjà expliqué plus haut. Les Norvégiens ont appris de l’expérience vénézuélienne et c’est pourquoi ils ont créé le « Government Pension Fund Global », un fonds pétrolier souverain qui cherche à maintenir en marge de l’économie nationale une partie des excédents (considérés comme des « profits exorbitants ») qui peuvent entraîner les distorsions et déséquilibres déjà connus et qui ont causé tant de dégâts économiques, culturels et politiques.

Ces différentes approches visent en fait à neutraliser le système de la rente et à réfuter aussi l’idée que l’argent peut tout résoudre. En ce sens, la révision de la répartition des richesses doit également tenir compte de la répartition écologique. C’est-à-dire, la façon dont les biens communs naturels, leurs usages et leur gestion, sont socialement répartis et à quelles fins économiques, sociales et culturelles ils sont orientés. Cela comprend la prise en compte des valeurs écologiques lors de l’évaluation de la viabilité des initiatives économiques – Vaca muerta réussirait-elle une évaluation de sa viabilité par rapport à l’empreinte sur l’eau et la durabilité de l’accès à l’eau pour cette génération et les générations futures ? – ainsi que de la richesse de la vie écologique existante permettant la reproduction de la vie des populations des municipalités et provinces du pays.

Comme vous pouvez le constater, il ne s’agit pas seulement d’un débat sur un projet spécifique, mais sur l’ensemble du modèle de développement. Ces facteurs complexes doivent être pris en compte, car nous nous trouvons dans une situation limite où les plus grands risques du pari de la rente convergent en des temps d’énergies extrêmes et d’aggravation des conditions environnementales dans les territoires, provinces, pays et sur toute la planète.

Traduit de l’espagnol par Lucile Daumas


Publication en espagnol : Riesgos de la apuesta rentista y mitos sobre “diversificación productiva” 17 décembre 2018
http://opsur.org.ar/2018/12/17/riesgos-de-la-apuesta-rentista-y-mitos-sobre-diversificacion-productiva/

Notes

[1Vaca Muerta, région située au Nord de la Patagonie argentine, renferme l’une des plus importantes réserves mondiales de gaz et de pétrole de schiste.

Auteur.e

Emiliano Terán Mantovani

est Sociologue, de l’Université centrale du Venezuela, écologiste politique et titulaire d’un master en économie écologique de l’Université autonome de Barcelona. Chercheur en sciences sociales et mention d’honneur du Prix Libertador à la pensée critique, 2015, pour son ouvrage Le fantôme du Grand Venezuela. Il participe au Groupe de travail permanent sur les alternatives au développement organisé par la Fondation Rosa Luxemburg, au Groupe de travail CLACSO sur l’écologie politique. Il a collaboré au projet EjAtlas – Justice environnementale avec Joan Martínez Alier. Il est membre du Réseau Oilwatch Amérique latine.